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BIRMANIE : ETATS RAKHINE, MÔN ET KAREN
31 janvier 2012

villages chins

8 heures du mat’, nous effectuons dans un premier temps un trajet de 45 mn en tuk-tuk sur une piste infernale jusqu’à l’embarcadère, où nous attend un petit bateau. Nous sommes partis pour 2h30 de navigation sur la rivière Lemro jusqu’aux villages Chins. Au bout d’une heure nous faisons une petite halte et débarquons au beau milieu d’un marché installé sur les rives. Haut en couleurs et en personnages cette escale à de quoi ravir plus d’un photographe.

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Embarcadère

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Marché au bord de la rivère Lemro

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Nous voila repartis pour le point d’orgue du jour : les villages Chins et leurs femmes au visage tatoué. Il n’est possible d’y accéder que depuis 2 ou 3 ans. Nous avons la chance de pouvoir visiter deux de ces villages.

Les villages sont très typiques et d’une propreté exemplaire. Toutes les maisons sur pilotis sont construites en bambou, à l’ombre de grands arbres. Nous avons même eu la chance de visiter une école. Une seule et unique pièce dans laquelle enseignent trois instituteurs devant six tableaux noirs, un pour chaque classe. Un joyeux capharnaüm.

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Villages Chins

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Ecole du village

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Le cérémonial est identique dans les deux villages : ce sont ces femmes en question qui viennent nous accueillir en nous serrant les mains très chaleureusement. Agées d’un peu plus d’une cinquantaine d’années, elles ne sont plus qu’au nombre de six ou sept par village car - fort heureusement- cette pratique a cessé depuis 46 ans. Leurs visages, magnifiques sont tatoués du même motif géométrique. Mais sous cette beauté singulière, se cache une page absolument atroce de leur histoire.

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Les jeunes filles chins étaient réputées pour être les plus belles et attiraient ainsi les convoitises des hommes appartenant aux ethnies voisines qui les enlevaient. Afin d’éviter les rapts, les Chins ont trouvé la solution d’enlaidir les petites filles dès l’âge de 8 ans en leur tatouant l’intégralité de leur visage. Une seule et unique personne du village était habilitée à exercer cette pratique. Elle utilisait une simple aiguille qu’elle trempait dans un mélange d’écorces d’arbres et de suie.Deux jours étaient nécessaires pour tatouer l’ensemble du visage. Après le premier jour, une fois la moitié du visage tatoué, les petites filles s’enfuyaient afin de ne pas subir les horribles douleurs du lendemain. On les rattrapait, on les attachait et la seconde journée de torture pouvait commencer. Les effets étaient immédiats : leur visage était tellement tuméfié qu’il ressemblait à un ballon de baudruche prêt à éclater. L’infection gagnait, elles étaient prises de violents maux de tête, la fièvre s’installait… 65 % d’entre-elles moururent de septicémie. Quant aux plus robustes, elles devaient lutter contre la douleur et ne pouvaient se nourrir qu’avec une paille et ce pendant plus d’un mois, leurs visages étant difformes et boursouflés.

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Même si on admire aujourd’hui leurs visages si particuliers, on ne peut cependant pas ignorer toutes les souffrances endurées. Ce traumatisme de l’enfance n’altère pourtant en rien leur gentillesse naturelle (rien n’est monnayé ici mais on peut laisser un don pour l’école du village). A la fois tactiles quant elles vous caressent doucement le bras, affables et discrètes, ces femmes  très attachantes sont ravies de la visite des étrangers. Un moment authentique (non ce n’est pas encore un « zoo »), furtif mais intense que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

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